PRESSE
Furia
Un roman sur le rêve américain,
« un mirage cruel »
À travers Furia, Mamadou Mahmoud N’Dongo livre une méditation incisive sur le cinéma, l’identité et la mémoire. Porté par les échanges tendus entre un cinéaste déchu et son ghost writer, le roman dévoile une confrontation intime où se croisent transmission, quête identitaire et les ambiguïtés d’Hollywood. Ces entretiens, bien plus qu’un simple exercice d’écriture, révèlent les failles profondes des personnages et des récits qu’ils portent.
Une chronique de Jean Jacques Bedu
La divine comédie
de Seymour Morrison.
par EnibasEmolas
Seymour Morrison vit à Los Angeles et trimballe sa carcasse entre Sunset Boulevard, Mullholland Drive, Hollywood boulevard, Echo Park, Venice beach, et Beverly Boulevard....
On est entre fin 2019 et début 2020, le Covid est en approche, et du haut de sa carrière réussie, sa vie privée un peu moins, Seymour se confie à Dante Gabrieli sur sa vie, et son œuvre (ses films, Oscars, Palme d'Or, Golden Globes).
Dante Gabrieli est ghost writer, il doit écrire la biographie du «cinéaste de légende», et s'en prend plein la gueule au passage («arrête de me sonder le cul !», «T'es ghost writer, t'es plus critique. T'es toujours critique ! Donc t'es resté casse-couilles») ... Joey Starr sors de ce corps !
Seymour cherche-t-il, en se confiant à Dante, le salut ? Une façon de se pardonner la mort d'Eva, sa muse, scénariste et compagne pendant des années ?
Dante accompagne, n'intervient pas, il est présent-absent, un vrai fantôme en somme, qui retranscrit et disparait.
Pourquoi Furia ? On l'apprendra à la toute fin du dialogue à sens unique, l'interlocuteur a changé, le ghost writer est toujours le même.
Ce roman à l'écriture fragmentée, aux pages aérées, dans le style identifié de l'auteur, colle parfaitement avec la personnalité de ce type qui se raconte, sans retenu ni concession, ne faisant pas de cadeaux, ni à son interlocuteur qu'il malmène, ni à l'industrie du cinéma, ni à lui-même ! On lit Furia comme on plonge dans un scénario.